
Nous voudrions qu’Ici commence, c’est-à-dire à la Projection Room, une nouvelle possibilité pour le cinéma, celle qui consiste à penser que malgré les rapports ambigus qu’il entretient depuis ses débuts avec l’industrie, il est capable d’ouvrir une autre voie. Une voie qui fasse entendre que le cinéma est avant tout affaire de pensée, qu’il pense, comme aucun autre art et qu’il est capable de faire dans son propre champ de nouvelles inventions.
C’est pour cela que les films de Sol Suffern-Quirno et de Rudolf di Stefano sont précieux, en particulier parce qu’ils nous donnent à penser que l’art du cinéma, loin d’être mort et d’être appelé à se perdre dans des formes dégradées du cinéma que sont le journalisme ou l’auteurisme, peut encore faire des découvertes que, seul lui, est en mesure de produire.
Pour réussir cela il leur a fallu reprendre les choses à la racine, là où le cinéma moderne du milieu du XXème siècle a légué ses avancées les plus décisives, matérialisées par les œuvres de Bresson, Godard, Straub et Huillet, Pasolini, Pollet… et tenter à partir d’elles de faire le pas de plus.
Tout au long de ce week-end nous proposons à tous ceux qui le voudront, d’explorer à travers les films de Sol Suffern-Quirno et de Rudolf di Stefano les pas gagnés de cette cinématographie, et voir surtout comment à partir d’elle peut s’amorcer de nouvelles orientations cinématographiques.
Les différents points tenus par leurs films sont : Autonomie de la bande-son et de la bande image ; Émancipation des films par rapport au scénario littéraire et par là ouverture vers une autre conception de ce que fiction veut dire ; Invention d’un temps non-chronologique et spécifiquement cinématographique ; Rupture avec l’idée du cinéma comme art total en produisant au sein des films une égalité des arts ; Rapport disjonctif avec la politique ; Invention d’un nouveau type de spectateur de cinéma, pointant vers un public inédit.
L’enjeu sera donc pendant ces trois jours de se confronter à ce travail, d’en discuter pied à pied et de voir comme collectivement il serait possible qu’Ici commence une autre manière de pratiquer le cinéma, c’est-à-dire de constituer une forme élargie de l’idée que l’on se fait de la fabrication des films, de leurs enjeux et de la façon que l’on a de les percevoir.
VENDREDI 24 MARS :
SAMEDI 25 MARS
CINEMA ET POLITIQUE, UN RAPPORT DSIJONCTIF
DIMANCHE 26 MARS