Quoi qu’ils disent

18/02/23 20h Concert | Performance | Exposition

“ La prouesse de « Quoi qu’ils disent » se situe dans l’élaboration d’un monologue qui a tout d’une conversation. En conciliabule parfois avec elle-même parfois avec un autre – qu’il soit Godot ou pas – Bénédicte Davin, seule sur scène, parvient à soutenir un simulacre de discussion qui, usant des arcanes du langage, se passe de phrases et de grammaire.

De ce langage, elle en épuise les contours, elle en essore les formes : toujours le message est clair mais jamais cela n’a de sens. Dès lors, la voix est libre : qu’elle se lance dans une dispute, une plaidoirie, une invective ou un commérage, Bénédicte Davin ne garantit pas la missive mais elle soigne l’enveloppe.

On y retrouve la scansion, l’intonation, la prosodie, on devine un sens, un contenu, une larme. On vibre de dépit ou de dédain, on gémit de concert. On ne comprend rien et c’est pourtant limpide, on se prend malgré soi les pieds dans le tapis de la parole, au gré de mots scandés ou de chiffres haletés. Elle glougloute, elle souffle, elle gagatise : ça grince.

En bref, un tour de force d’équivoque avec le public, où se déploie un chassé-croisé intempestif entre signifiant et signifié. Car il s’agit bien ici d’une mise en scène originale de la tragédie de l’être humain : celle de ne jamais être parfaitement représenté par le langage, quoi qu’en dise l’interprète.”

Nicolas Allègre.
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Suite à une représentation inoubliable le 18 février de l’an 2022, la Projection Room reprogramme avec joie, un an pile après sa création, « Quoiqu’ils disent’, ce 18 février de l’an 2023. Bienvenue !

Une interprétation vocale contemporaine de pièces avant-gardistes du début du XXème siècle.

Une exploration du langage construite en deux volets :

Le premier part à la rencontre du Futurisme avec la création mondiale de partitions graphiques inédites de Filippo Tommaso Marinetti, des planches de Angelo Rognoni et de Francesco Cangiullo.

Le second présente des pièces de répertoire. Il traverse des œuvres dadaïstes de Tristan Tzara et de Raoul Hausmann avant de plonger dans le Mouvement Merz avec la ‘Ur Sonate’ de Kurt Schwitters.

Parallèlement à la composition vocale, Bénédicte Davin a créé des « dessins phonémiques » par des coups de plume synchronisés au rythme de son souffle. Chacun d’entre eux est une molécule sonore traduite par un geste d’encre sur papier.

Conception: Bénédicte Davin et Alain Wathieu.

Performance vocale: Bénédicte Davin

Direction artistique: Alain Wathieu

Création Lumière : Thomas François et Sebastien Destrait

Visuel : Pol Mareschal

PAF:
12 / 10 euros

Réservation souhaitée
reservations@projection-room.com